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rizhome
3 décembre 2008

L’amour, ce doux fardeau

Il faut un bon grain de folie pour oser affronter un art aussi exigeant que la danse sans en avoir l’expérience, normalement acquise après des années de labeur.akram_khan_et_juliette_binoche_theatre_fiche_spectacle_une

 

Etais-ce risqué ? Probablement. Mais de risques nos vies débordent. C’est un risque pour Juliette Binoche que de se produire sur scène en duo avec Akhram Khan, danseur contemporain de renom. Et ce sont les risques de la vie quotidienne d’un couple qu’ils mettent en scène, entre le 18 et le 29 novembre au théâtre de la Ville, dans une chorégraphie émouvante et pleine de fantaisie.

 

A voir Juliette Binoche se mouvoir sur scène, alternant entre pas classiques et gestuelles brutales du quotidien, on se dit que pour elle, la scène et la vie ne font qu’un. On se demande si ce ne sont pas ses rêves brûlants d’adolescente qu’elle retranscrit dans ce spectacle, en y intégrant le désenchantement et le cynisme de son univers d’adulte. De l’instant magique où elle désire sa nuque dans l’obscurité d’un cinéma, au lot de chagrins dus aux partage de son toit, Juliette Binoche récite tout son vocabulaire de l’amour pour un homme. Sur scène, leur couple est délicieusement humain. Les corps s’attirent autant qu’ils se fuient, se caressent autant qu’ils s’attaquent. Le quotidien le plus trivial y côtoie les crispations identitaires les plus sombres. C’est toute la beauté du scénario : il enrobe toutes les trames de leur vie dans une danse qui les enivre tour à tour d’amour et de haine réciproque.
Il est follement risqué de traiter de l’amour. Juliette Binoche et Akhram Khan ont fait le choix de se mettre à nu. Dans leurs saynètes, ils ne dansent pas seulement, ils s’engueulent, chantent, font l’amour, pissent…
Ils s’aiment, à leur manière, qui est aussi la nôtre. Bref, ils prennent le risque d’être humain.

 

  

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rizhome
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