L’amour, ce doux fardeau
Il faut un bon grain de folie pour oser affronter
un art aussi exigeant que la danse sans en avoir l’expérience, normalement
acquise après des années de labeur.
Etais-ce risqué ? Probablement. Mais de
risques nos vies débordent. C’est un risque pour Juliette Binoche que de se
produire sur scène en duo avec Akhram Khan, danseur contemporain de renom. Et
ce sont les risques de la vie quotidienne d’un couple qu’ils mettent en scène,
entre le 18 et le 29 novembre au théâtre de la Ville, dans une chorégraphie émouvante et pleine de fantaisie.
A voir Juliette Binoche se mouvoir
sur scène, alternant entre pas classiques et gestuelles brutales du quotidien,
on se dit que pour elle, la scène et la vie ne font qu’un. On se demande si ce ne sont pas ses
rêves brûlants d’adolescente qu’elle retranscrit dans ce spectacle, en y
intégrant le désenchantement et le cynisme de son univers d’adulte.
Il est follement risqué de
traiter de l’amour. Juliette Binoche et Akhram Khan ont fait le choix de se
mettre à nu. Dans leurs saynètes, ils ne dansent pas seulement, ils
s’engueulent, chantent, font l’amour, pissent…
Ils s’aiment, à leur manière, qui
est aussi la nôtre. Bref, ils prennent le risque d’être humain.